Lecture : vient de paraître  » Chefs traditionnels aux pouvoirs « .

L‘essai scientifique de 256 pages du Dr Sylvain Charles Amougou Mveng, Enseignant (PhD) à la faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université d’Ebolowa vient d’être dédicacé ce jeudi 23 juin 2022 au cours d’un café des sciences à l’Amphi 500 de la même faculté en présence du préfacier le Professeur Mathias Éric Owona Nguini.

L’essai scientifique du Dr Sylvain Charles Amougou Mveng scrute, analyse et retrace le parcours des chefs traditionnels depuis la signature du pacte Germano-Douala de 1881. Il met en scène les gardiens de la tradition dans leurs cohabitations avec le politique ainsi que le rôle qu’ils ont joués où sont amenés à jouer pour devenir :  » Un outil d’enracinement de la démocratie locale au lieu d’être un faire valoir « .

La contribution scientifique du chercheur met en avant la :  » Socio-anthropologie politique de la trajectoire des autorités ancestrales dans l’espace politique Camerounais  » comme indiqué en sous-titrage.

Debuté à 13h 30mn , le café des sciences à accueilli les chefs traditionnels dont Majesté René Desiré Effa, les administrateurs civils, les étudiants, les hommes de sciences, les collègues, proches et amis de l’auteur parmi un panel composé de l’éditeur des presses  » Sens politiques « , du préfacier le Professeur Mathias Éric Owona Nguini par ailleurs directeur du Centre de Recherche sur les Dynamiques Administratives et Politiques de l’Université de Yaoundé Il (Cerdap), le Professeur Mfonkam Abdoulaye qui a signé la note de lecture, du modérateur sans toutefois oublier le postfacier, Professeur Nathanaël Owono Zambo.

Dans l’ouvrage structuré en deux axes, l’auteur dresse un état des lieux et fait le constat de la chefferie traditionnelle qui est selon lui :  » Le lieu de rente politique envahi par les entrepreneurs politiques en vue du contrôle du leadership institutionnel « . Qu’il s’agit d’une trappe car pris en solde les chefs traditionnels deviennent des otages d’un système politique qui participe pour ainsi dire à leur clochardisation.

En effet dans cette 1ère partie il évoque la difficile cohabitation entre le politique et le droit constitutionnel dans un gouvernement de chefs traditionnels où l’instrumentation, la manipulation, les tripatouillages de succession ne sont jamais loin et sont menés par les organes politiques qui les tiennent en lesse.

Dans la deuxième partie, l’auteur projette la chefferie dans les enjeux et les défis auxquels elle doit faire face tel que résumé par le Professeur Nathanaël Owono Zambo lorsqu’il explique : « Le chef doit maîtriser les enjeux du moment qui combinent à la fois la science, la ruse et le talent au lieu d’être un villageois qui a hérité de la joie de ses ancêtres « .

Car note l’auteur, Dr Sylvain Charles Amougou Mveng le pluralisme politique a accru l’attractivité des chefferies traditionnelles. Il va même plus loin en parlant de la mutation du Cameroun en une grande chefferie traditionnelle dont le Nnom Ngui’i serait dépositaire.

Toutefois, Il s’agit d’un tableau synoptique des différentes fonctions et dispositions des chefferies traditionnelles. Car si elles servent les intérêts de l’administration, pour l’auteur elles sont également protectrices des valeurs traditionnelles.

En conclusion, il s’agit d’un travail méthodique et bien structuré malgré quelques disparités au niveau de certains chapitres. Une remarquable synthèse de ce que l’on peut savoir de la chefferie traditionnelle au Cameroun. Pour le Professeur Mathias Éric Owona Nguini :  » C’est une invite à la discussion scientifique, intellectuelle et même citoyenne  » car si nous sortons la chefferie traditionnelle des problème, le Cameroun lui aussi sort des problèmes.

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