Contacté, Me Christopher Ndong, secrétaire général du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) donne les réelles raisons du report de la marche initialement prévue le 06 avril
« Nous même avons constaté que la marche du 6 avril n’était pas conforme à la loi, puisque lundi [1er avril, Ndlr] lorsque nous parlions de déposer les demandes de déclaration, nous avions seulement six jours (la loi camerounaise dispose que la demande pour une manifestation publique doit se faire au moins sept jours avant l’échéance). À cet effet, nous avons tenu une réunion du bureau directoire à l’issue de laquelle nous avons décidé de reporter la marche au 13 avril.
Aucune marche n’était prévue pour le 6 avril. Grande a été notre surprise de voir que le ministre de l’Administration territoriale a sorti une note le 5 avril interdisant les manifestations du 6 et du 13 de ce mois sur toute l’étendue du territoire.
On reçoit ce message de Paul Atanga Nji comme une violation flagrante des droits d’un parti politique, du droit de manifester, que prévoient la constitution du Cameroun, les instruments juridiques nationaux et internationaux
La marche du 13 avril n’est pas encore annulée. Le Directoire va siéger cette semaine afin de prendre position sur ce qu’il faudra faire ce jour. Nous ne sommes pas pressés. Si après la réunion du directoire du parti, l’instance suprême, il est décidé que nous allons sortir et manifester, on le fera. Si le contraire est décidé, on va communiquer à tous nos militants, à toute l’opinion nationale et internationale.
Pour l’instant, la marche du 13 est maintenue. Nous avons plusieurs hypothèses; on pourra poursuivre ce ministre avec son communiqué ou bien attaquer la décision qu’il a sortie. Nous sommes conscients qu’il n’y a pas de justice au Cameroun, que la Justice n’est pas indépendante; elle est aux ordres de l’Administration, cette administration qui agit impunément. Mais on va toujours les emmener en Justice pour qu’ils sachent que les actes qu’ils posent ne correspondent pas aux lois internationales ratifiées et adoptées par le Cameroun. Nous entendons donc poursuivre le ministre de l’Administration territoriale auprès des instances juridiques du Cameroun, puisque l’acte administratif est attaqué devant les juridictions administratives »