Maurice Kamto rend hommage au Professeur Joseph Owona : « il fut pour moi un enseignant fascinant »

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun évoque la perte d’un juriste et constitutionnaliste brillant.

Le Professeur Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, a rendu hommage au regretté Professeur Joseph Owona, décédé le samedi 6 janvier 2024 des suites d’une longue maladie à Bordeaux, en France.

Exprimant sa profonde tristesse, Maurice Kamto reconnaît la grande perte subie par le pays. Dans une publication détaillée, il partage sa relation personnelle avec le Professeur Owona et l’impact significatif qu’il a eu sur son parcours académique et sa carrière.

« J’ai appris avec une grande émotion le décès du Professeur Joseph Owona le soir du 6 janvier 2024. Avant tout, j’adresse mes plus sincères condoléances et ma profonde compassion à sa famille endeuillée. Le Professeur Joseph Owona était un juriste brillant et un constitutionnaliste talentueux. Il était un enseignant captivant dans ce domaine, qui a orienté mes études de droit à la faculté de droit et d’économie de l’Université de Yaoundé vers le droit public, ouvrant ainsi la voie à une carrière dans l’enseignement. À l’origine, mon intention était d’étudier le droit privé et de devenir avocat. »

« Combien de compatriotes savent que nous sommes plusieurs parmi les diplômés de 1979 à avoir pu passer le concours d’entrée à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) sans le parrainage d’un ministre, d’un député ou d’un haut fonctionnaire de l’ancienne ère du parti unique ? Cela a été rendu possible uniquement grâce à la décision personnelle du Professeur Owona, qui était alors le directeur de cette prestigieuse académie diplomatique. Le Professeur Joseph Owona avait réellement une affection intellectuelle à mon égard, qui a certainement été mise à l’épreuve dans l’environnement politique camerounais, mais je crois sincèrement qu’elle est restée en lui, car j’ai pour lui un respect presque filial. »

« En tant que théoricien du droit constitutionnel, il avait une profonde compréhension de l’histoire des institutions et des idées politiques. Il savait que la construction de la nation implique souvent des bouleversements, voire des fureurs, avant d’atteindre les plaines de la concorde. Il croyait que la survie de la démocratie exige un système de gouvernement dans lequel des arrangements juridiques et institutionnels intelligents limitent le pouvoir pour prévenir les penchants naturels vers les excès. Il a tenté de traduire cela dans son avant-projet de Constitution des années 1990, qui, s’il avait été suivi, aurait peut-être épargné de nombreux abus. Sa proposition comprenait, entre autres, un mandat présidentiel renouvelable une seule fois, la possibilité de candidature indépendante et une élection présidentielle à deux tours. Il est regrettable que notre environnement politique ne permette souvent pas à nos esprits les plus talentueux de mettre pleinement leurs connaissances au service de notre pays. »

« Sur la scène publique, au-delà des postures et même des désaccords bruyants, il y a des êtres humains qui s’estiment mutuellement et se respectent pour ce qu’ils sont, capables de combler les fossés que certains pourraient considérer comme insurmontables. Ensemble, ils s’efforcent de construire quelque chose de beau, de solide et de plus grand que nous-mêmes : le Cameroun, notre foyer commun. »

« Que l’âme du Professeur Joseph Owona repose en paix ! » a conclu le Professeur Kamto.

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