Le célèbre adage dit le monde ne sera pas détruit que par ceux qui font le mal, mais aussi par ceux qui assistent sans rien faire.
Ne regardons pas sans réagir contre le traitement dégradant que certaines banques de Ngaoundéré réservent chaque mois aux personnes de troisième âge. Vous le savez, depuis la bancarisation des salaires des fonctionnaires au Cameroun, la paie des vieillards de la fonction publique est devenue un rendez-vous de la souffrance pour ces vieux papas et vielles mamans. Ils sont obligés d’affronter les déshonneurs et les intempéries pour toucher leurs salaires. Devant les installations des banques commerciales de Ngaoundéré (dont nous préfèreront taire les noms), ces vieillards passent des journées entières à attendre leur tour pour accéder aux guichets et se faire payer.
Ça dure des heures, parfois des jours sur la file d’attente au point que certains parmi eux s’amènent avec des nattes qu’ils étalent en suivant l’ombrage des bâtiments de ces banques.
Payer pour recevoir son salaire !
Lorsqu’ils ont faim et soif, certains se mettent à demander l’aumône auprès des passants témoigne ASMAOU jeune cadre : J’ai moi-même donné à trois reprises de l’argent à ces mains tendues devant une banque, les confondant parfois aux pauvres qui le font habituellement. Pire, certains d’entre eux, fatigués d’attendre désespérément leur tour, négocient avec les brigadiers commis à la sécurité des banques pour passer avant les autres. En contrepartie, ils leur versent aux gardiens un peu d’argent de ce salaire l’Etat leur paie avoue-t-elle.
La mort dans l’âme, il est urgent d’appeler à l’humanisation de la paie des salaires de nos vieillards. Chers banquiers, faites-les passer avant tout le monde, s’il vous plaît. Vous et nous, vieillirons aussi.
Par Ibrahim Sadjo
