Lors d’une conférence de presse aux côtés du président français Emmanuel Macron, le 26 juillet 2022, à Yaoundé, Paul Biya avait cristalisé les attentions sur sa longévité au pouvoir.
À la tête du Cameroun depuis 1982 et alors âgé de 89 ans, le chef d’État n’avait pas échappé à une interpellation concernant sa succession.
La question posée par une journaliste de Radio France Internationale (RFI) avait provoqué une réaction pour le moins inattendue de la part de l’homme du 6 novembre 1982.
Avec un sourire, Paul Biya avait tenté d’intellectualiser la discussion en transformant la séance en un exercice de mathématiques. « Le mandat que je mène a une durée de sept ans. Alors, essayez de faire la soustraction. Sept… moins quatre ou trois. Et vous saurez combien de temps il me reste à diriger le pays », avait-t-il déclaré face à l’assistance.
Pour justifier son maintien au pouvoir, Paul Biya a également évoqué la Constitution camerounaise, qu’il avait déjà révisée en 2008 pour lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels.
En faisant allusion à un éventuel retrait au « village », le président avait ouvert une porte vers l’avenir tout en restant flou sur ses intentions.