Controverse et ambiguïtés entourent jusqu’ici la récente nomination de Rigobert Song au poste de sélectionneur de l’équipe nationale de la République centrafricaine.
Interrogé au cours de l’émission “Talents d’Afrique” sur CANAL+ SPORT Afrique ce lundi, l’ancien capitaine des Lions Indomptables a abordé les tensions générées par sa nomination.
Rigobert Song explique que son aventure avec les Fauves du Bas-Oubangui a commencé par une invitation directe du Président de la République centrafricaine. Ce dernier lui a demandé de se joindre à l’équipe pour soutenir la jeunesse du pays. Après avoir accepté, le processus de nomination s’est accéléré, impliquant rapidement le ministère des Sports. Cependant, Rigo reconnait une omission: la Fédération centrafricaine de football (FCF), l’organe technique en charge de ces résolutions, n’a pas été consultée.
« Il y a eu une précipitation, et malheureusement, le ministère n’a pas pensé à consulter la fédération », a reconnu l’ancien manager-sélectionneur des Lions Indomptables. Cette situation a provoqué des remous au sein de la FCF, qui a par ailleurs rappelé que la nomination de l’encadrement technique relève de sa compétence exclusive.
Conscient de la sensibilité de cette situation, Rigobert Song a choisi de n’émettre aucun contrat avant qu’un accord ne soit trouvé entre toutes les parties concernées. Il a montré de la compréhension vis-à-vis de la frustration du président de la FCF, expliquant que dans plusieurs pays africains, les décisions gouvernementales tendent à primer sur celles des fédérations.
En raison de l’urgence des matchs à venir contre le Malawi et le Mali, R. Song a confirmé qu’il ne sera pas sur le banc en tant qu’entraîneur principal, mais agira plutôt en tant que superviseur. « Je souhaite observer le fonctionnement de l’équipe et préparer une transition en douceur vers mes futures responsabilités », a-t-il précisé.
L’expérience de Rigobert Song résonne en écho à plusieurs autres cas sur le continent, dont la nomination controversée de Marc Brys comme sélectionneur du Cameroun, où des désaccords similaires avaient émergé entre le ministère des Sports et la fédération camerounaise de football dirigée par Samuel Eto’o.
Mais Rigobert Song refuse d’admettre que sa situation est similaire à celle de Marc Brys.
« Je ne peux pas être dans la même situation que Marc Brys. Moi j’ai d’abord été invité par le Président de la République qui m’a demandé si je pouvais accompagner la jeunesse. J’ai accepté et il a tout de suite saisi son proche collaborateur qui est le ministère des sports et les choses sont allées très vite. Je pense que les choses sont allées très vite dans le sens où le ministère aurait dû d’abord saisir la fédération qui est l’organe technique. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas signé au premier coup. J’ai demandé à ce qu’il y ait entente avant de signer et travailler dans les meilleures conditions. Le président a eu un échange avec le ministre et après il m’a reçu et on a eu à parler. Je comprends son amertume parce que les problèmes qu’on a en Afrique c’est que les gouvernements priment sur toutes les fédérations. Il m’a expliqué que c’est la forme qui l’a gêné car il n’avait pas de soucis. Il m’a expliqué que les matchs contre le Malawi et le Mali arrivaient vite et je ne pourrai pas être sur la touche. Donc je serai là un peu en superviseur pour voir comment les choses fonctionnent »