Maître Michelle Ndoki exprime son dégoût et sa révolte face à la vidéo de torture de l’artiste Longue Longue. Pour cette avocate inscrite au Barreau du Cameroun, ces actes, désormais exposés au monde, nuisent à la réputation du pays. Maitre Ndoki encourage Longue Longue dans sa décision de porter plainte et appelle à une prise de conscience collective pour défendre les droits humains.
Ci-dessous la réaction de Michelle Ndoki:
Comme tous ceux qui ont déjà été la cible de la Machine à Broyer suis profondément meurtrie et révoltée par la vidéo partagée par notre frère, l’artiste Longuè Longuè, montrant les actes de torture dont il a été victime dans les locaux de nos forces de sécurité. Je suis embarrassée aussi, parce que ces actes de barbarie gratuite, un fait courant dans nos prisons, nos postes de police ou de gendarmerie (tout avocat qui fréquente ces endroits vous le confirmera) sont maintenant visibles dans les quatre coins de la planète, et ajoutent à la dégradation de l’image du Cameroun à l’extérieur de nos frontières.
Je suis attristée, révoltée, embarrassée, solidaire de la douleur et de l’humiliation que notre frère, un père de famille, doit revivre. Mais plus que tout, ce qui me choque, c’est que le Secrétaire d’État à la Défense, Monsieur Galax ETOGA, le Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense, Monsieur Joseph BETI ASSOMO, ne nous aient pas dit jusqu’ici quelles mesures immédiates ils ont prises pour que les responsables de ces actes soient attraits devant les autorités compétentes. Il y a pourtant urgence ! Messieurs, au cas où vous n’auriez pas réalisé : pas de place ici pour la nuance. Si vous n’apportez pas de solution, c’est que vous faites partie du problème !
A l’artiste Longuè Longuè : Ó Mulémā ! J’ai entendu « j’ai décidé de porter plainte ». Són, són, lóndɛ́ dîn dikakí ! Mboa ásū e ɓên nyɔ́ŋgí á níka, ná tɔ njá bá wusánɛnɔ̄ á bíé ná a ɓên ɓwâm̀ ná ɓá káyɛ mɔ́. Loba á tatéyē.
Time to choose us over them. Kamerun, Ekombo’a Mwaye !