Cameroun: Comment Patrice Nganang et MEON ont sauvé le régime Biya

L’épisode actuel de l’opposition Bamilekes/Betis est né pendant les obsèques de Charles Ateba Eyene.

Mais avant d’expliquer, je profite de ce post pour vous parler de stratégie. De manipulation. Et pour vous dire qui est important et qui ne l’est pas dans la pratique politique. Comme à la banque, il y a des gens du Front Office qui sont en interaction avec les usagers et les gens du Back Office qui décident de ce que l’on présente au Front Office.

Il y a le niveau stratégique et le niveau opérationnel. Vous n’êtes en contact qu’avec le Front Office. Les vrais décideurs sont derrière. Ce sont les stratèges. On ne les connaît souvent pas du grand public.

Au RDPC, les gens qui décident ne sont même pas souvent au gouvernement. Certains n’ont jamais occupé des fonctions de premiers plans. Mais, ils sont puissants. Ils sont au Bureau politique ou au Comité central depuis 1985 ou 1992. Ce sont les stratèges du RDPC. Ce sont eux qui travaillent à la manipulation de la masse que vous êtes.

Ce sont les hommes forts du pays. Certaines personnes au Front Office ne savent même pas à quel “jeu elles jouent”. Mais, elles n’ont pas de choix. Si elles prennent une trop grande marge de liberté, elles se feront virer. Certains pensent que le régime Biya ne voit pas ce qui se passe ailleurs. Comment la rue fait tomber les régimes. Beaucoup ne savent pas que le régime travaille depuis les années 1992 à ne plus jamais vivre 90-91.

Pour que la rue fasse tomber un régime, il faut qu’elle soit unie autour d’une cause. Le plus souvent, il s’agit d’une cause sociale comme la faim en février 2008 ou le pain au Soudan. La rue ne peut pas être unie autour des sujets clivant comme le tribalisme.

Dans le passé récent, Charles Atéba Eyéné réussissait à réunir le bas peuple autour de la mauvaise gouvernance sans distinction de tribu/ethnie ou de parti politique. Seul le football continue à créer l’effet qu’il était capable de créer.

Si Charles vivait encore, peut-être que le régime serait déjà tombé. Il est mort. Certains disent qu’on l’a tué. Pendant ses obsèques, deux personnages ont cassé la mouvance qu’il avait créée. Il s’agit d’un fils beti, Mathias Eric Owona Nguini et d’un fils bamiléké, Patrice Nganang. Ils m’ont tous bloqué alors que je n’ai jamais discuté avec eux sur facebook.

MEON m’a bloqué alors que c’est son “adversaire” Nganang que je dénonçais à travers la presse. Curieux, non? Bref, ces gens ont cassé l’espoir de la jeunesse camerounaise. Ils savent bien que la rue ne fera jamais tomber le régime Biya sans génocide. Jamais dans la non-violence comme dans d’autres pays. Il va falloir tuer la jeunesse beti. Mieux, les bulus. Pourtant, cette jeunesse est tout autant indignée que le reste de la jeunesse du pays.

Un professeur d’université et écrivain célèbre est parvenu à créer une mouvance autour d’un projet d’extermination des Bulus/Betis. Calixte Beyala est entrée dans la danse. On dirait qu’elle est rentrée au pays spécifiquement pour cela.

A l’époque où je m’attaquais à Nganang, elle m’avait bloqué aussi sur Facebook. Mes chers amis, vous vous faites manipuler. L’objectif étant de sauver le régime. On vous divise pour mieux régner. Vous le savez déjà. Or, nous sommes tous d’accord que le régime a montré ses limites et que le Camerounais mérite mieux.

Le tribalisme n’est pas un sujet qui unit. Pendant que nous nous déchirons, nos élites détournent des centaines de milliards pour elles et leurs familles. Pour nous quoi dedans? Mon point de vue a toujours été que l’on se bat pour obtenir mieux.

Le pays est déjà suffisamment fermé. Nous ne pouvons plus nous battre pour obtenir plus de fermeture. Le radicalisme. Lorsque nous voyons le NoSo aujourd’hui, le régime l’avait fermé mais, les extrémistes l’ont fermé davantage. Imaginez la souffrance des populations qui ne peuvent plus retourner chez elles! J’ai promis de ne plus parler de Kamto mais, il doit être plus sérieux et porter les vrais sujets. Le hold-up électoral ne peut pas nous unir. On mérite mieux.

 

Dr Louis Marie Kakdeu ,enseignant chercheur,  spécialiste des questions de démocratie

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