Cameroun-Yaoundé: des fonctionnaires organisent une veillée devant les banques

Essoufflés par un mois de janvier habituellement rude, certains ont veillé près des distributeurs automatiques pour toucher leur première paie de l’année.

Dans la soirée de mercredi dernier, le quartier Mvog Mbi vit une atmosphère inhabituelle. Sur l’axe principal menant à son carrefour névralgique, des engins des travaux publics comblent la chaussée de bitume dans un manteau d’obscurité.

Depuis la fin d’après-midi, il est privé d’énergie électrique. Fort heureusement les banques sises au carrefour disposent de groupes électrogènes. A l’instar de celle où nous effectuons notre première escale à 23h30. Un établissement bancaire mitoyen d’une grande surface.

Devant le guichet automatique, un attroupement de neuf clients près du vigile en poste. «Ça passe, mais le guichet connaît quelques dysfonctionnements. La machine choisit ses vrais clients», s’exclame ironiquement l’un d’entre eux. Sous une ambiance encline de dérision, de désespoir et de résignation, on s’interroge sur les raisons d’un tel désagrément.

Un problème de réseau, les caprices de la technologie voire une stratégie de la banque sont évoqués. D’autres usagers arrivés pour la plupart à moto agrandissent la troupe. Il faudra compter dix minutes pour voir le premier veinard. Il aura pu s’en tirer avec la somme de 20000 F. «Ne prenez pas les grosses sommes», dit-il, tout soulagé au reste du groupe. L’espoir renaît.

Toutefois, il est de courte durée. Après un cinquième tour devant le moniteur du guichet, l’un des hommes rend les armes. Rendez-vous est pris pour le lendemain, aux premières heures. Non loin de là, le paysage est plutôt contrasté dans un autre établissement bancaire logé dans un centre commercial. L’agent de sécurité assis près du guichet électronique veille au grain.

A l’intérieur de celui-ci est assoupi un client. La quarantaine dépassé, lunettes aux yeux, sombrement vêtu d’un blouson de sport et d’un pantalon, il serait en provenance des environs de la ville de Yaoundé. Par ailleurs, le factionnaire nous renseigne qu’il est sur les lieux depuis près de deux heures déjà et ne disposerait pas de frais de de transport pour son voyage retour. 22 minutes après minuit, après une énième tentative, l’essai est toujours non concluant. Sorti de la cabine, il prend place sur l’un des tabourets stationnés devant les grilles de la banque. Nous le délaissons pour nous déporter au lieudit Camair. Ici, deux structures bancaires occupent les deux côtés de la rue.

Dans l’une d’elles, les doutes sont très vite dissipés. Pas besoin de se connaître pour avoir la positive information. A un «C’est bon ?» demandé, un pouce levé devant le distributeur suffit pour être éclairé sur la disponibilité des fonds. En face, l’argent est bel et bien disponible. Toutefois, «on n’a aucune indication sur le solde total du compte», nous indique un jeune homme fraichement lesté de quelques billets.

A l’opposé de cet heureux dénouement, ils étaient cinq à avoir programmé le leur pour le lendemain à l’ouverture de la banque. Car, ne résidant pas dans la ville et ne touchant qu’au moyen de chèque. Sur des fauteuils ou sur le sol, la nuit sera passée à la belle étoile.

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