Les avocats d’Issa Tchiroma exigent la suspension du serment de Biya

Le  Collectif des avocats d’Issa Tchiroma interpelle le corps diplomatique et exige la suspension de la prestation de serment de Paul Biya.

Le Collectif Camerounais et International des Juristes pour la Vérité, la Justice et l’État de Droit, regroupant plusieurs avocats et défenseurs des droits humains, a publié ce mercredi une déclaration solennelle à l’attention du corps diplomatique accrédité au Cameroun, depuis Yaoundé, Paris, Washington et Genève.

Le collectif y dénonce ce qu’il qualifie de « coup d’État électoral » survenu après la présidentielle du 12 octobre 2025 et appelle la communauté internationale à reconnaître le droit du peuple camerounais à défendre sa souveraineté.

Dans ce document de sept pages consulté par 237actu.com, les juristes estiment que la réélection de Paul Biya, proclamée par le Conseil constitutionnel, repose sur un processus frauduleux marqué par des violations du droit international et des droits humains fondamentaux.

« Ce que nous observons, c’est un coup d’État d’apparence légale mais de substance frauduleuse, adossé à une stratégie d’occultation et de verrouillage institutionnel », écrit le collectif.

Ils invoquent plusieurs instruments juridiques internationaux  notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine de la démocratie et de la gouvernance  pour dénoncer ce qu’ils qualifient de rupture entre le peuple et l’État.

 « Ce ne sont pas des opposants, ce sont des cadavres »

Les signataires affirment que 48 personnes ont été tuées lors des manifestations post-électorales, selon des données issues de sources onusiennes.

« Le peuple a parlé. Le régime a réprimé. Ce ne sont pas des hypothèses, ce sont des morts », peut-on lire dans le texte, qui cite notamment les villes de Douala, Garoua, Maroua, Yaoundé, Bafoussam, et Bertoua.

Le collectif dénonce également les arrestations arbitraires de plusieurs figures politiques et proches d’Issa Tchiroma, dont Anicet Ekane, Djeukam Tchameni, et le professeur Abba Oyono.

Un message direct à la communauté internationale

S’adressant aux États-Unis, à l’Union européenne, à l’Union africaine et à la Francophonie, les juristes estiment que le silence des chancelleries « est déjà une prise de position ».

« Chaque heure qui passe sans réaction entame la crédibilité du discours sur les droits humains », soulignent-ils.

Des exigences précises

Les avocats du collectif, dont Me Jemal Taleb, Me Dior Diagne, Me Claude Cuelho, Me Éric Diamantis, Me Benjamin Gründler et Me Moustapha Ndoye, formulent quatre principales demandes :

  1. La suspension de la prestation de serment de Paul Biya, tant qu’un audit électoral international n’a pas été effectué.
  2. La libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion liés à la crise post-électorale.
  3. L’ouverture d’une mission internationale d’établissement des faits sur les violences depuis le 12 octobre.
  4. La reconnaissance du droit du peuple camerounais à contester pacifiquement le pouvoir sans répression.

 

 

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