Mardi dernier, un double éboulement à la falaise de Dschang a causé la perte de plusieurs vies, engloutissant des techniciens et des véhicules en intervention pour dégager la route. Les géologues révélent que des pluies récentes ont saturé le sol, ce qui a provoqué l’effondrement.
Lire le rapport des géologues de l’université de Dschang qui se sont rendus sur le lieu du drame :
Le double éboulement de terrain a eu lieu mardi dernier à la falaise de Dschang. Le drame a englouti des techniciens et engins qui s’activaient à libérer la voie, et autres véhicules de transport stationnés. D’après le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, l’on enregistre plusieurs victimes. Les fouilles se poursuivent avec l’aide des forces des défense et de sécurité.
Comprendre ce qui s’est effectivement passé à la falaise de Dschang. Une équipe de géologues de cette institution universitaire us apporte les clarifications suivantes :
“Nous avons fait la descente ce matin comme convenu. On peut déjà faire certaines observations.
- Les fortes pluies qui ont affectées la région de l’ouest ces derniers temps. Elles ont saturé le manteau d’altération et la forte pente du massif rocheux n’a pas resisté. En général, ce genre de phénomène se produit pendant les pluies. Dans le cas actuel, le pluie a cessé il y a environ 6 jours, le temps pour l’eau de s’évaporer et entraîner une contraction du sol et de nombreuses fissures devaient apparaître au sommet du massif. Ceux qui ont parcouru cet axe routier ces jours-ci ont vu de nombreuses chutes de blocs en route le long du trajet. C’était des indices d’instabilité du massif à plusieurs endroits.
- Les répliques vont se produire encore, parce que la nature cherche à retrouver son équilibre naturel. Il ne faut pas se précipiter pour rétablir la circulation dans cet axe routier au risque de provoquer d’autres déséquilibres dans le site. Il n’est pas exclu que le fait d’avoir chercher à rétablir la circulation après le premier éboulement à10h30 mn a facilité le 2e écroulement plus important. Des indices sont encore visibles sur le site comme l’apparition de nouvelles sources d’eau jailllissantes au pied. L’activité humaine a un très faible impact sur l’occurrence du phénomène. L’a grande épaisseur du manteau d’altération et la forte pente du massif ont bénéficié de l’apport d’eau pour se mettre mouvement.
- Interdire la circulation des populations dans le site le temps de faire les études géotechniques des sols (épaisseur, cohésion, angle de frottement, stabilité des pentes,…) voir les reliefs qui ont un niveau de stabilité faible et évacué. C’est un travail à grande échelle qu’il faut entreprendre non seulement sur le site mais tout le long l’escarpement de santchou. Ce n’est pas nécessaire de penser à la souffrance de la population et se précipiter dans ce travail. Il vaut mieux être vivant même si on va souffrir que de se précipiter et avoir des pertes humaines et matérielles. Un phénomène naturel reste un phénomène naturel. Des gens vont penser à la sorcellerie, faire des rites traditionnels mais il faut être attentif à la nature pour la dominer.”