En reconnaissance de l’hospitalité du peuple camerounais et de son président, l’institution de Bretton Woods a fait du pays le premier bénéficiaire d’un nouveau guichet dédié à la prise en charge des réfugiés.
Selon les chiffres officiels, le Cameroun accueille aujourd’hui sur son territoire près de 360 000 réfugiés venant de la République centrafricaine et du Nigeria. Ce nombre qui est allé croissant depuis 2004 inclut environ 10 000 nouveaux arrivants depuis le début de l’année. Ces réfugiés se trouvent dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, où la majorité d’entre eux, les Centrafricains en particulier, sont hébergés par des familles d’accueil.
Cette cohabitation pose le défi de garantir à tous l’accès aux ressources naturelles et aux services sociaux de base. Pour répondre à ce défi, le pays a élaboré une stratégie appelée « Lettre de politique de développement ». Les caractéristiques communes de mise en œuvre de cette stratégie comprennent : un mécanisme de ciblage commun et une base de données unique sur les bénéficiaires ; un mécanisme commun de gestion des doléances afin de renforcer l’engagement citoyen. Coordonnée par la Banque mondiale et le HCR, elle a présenté le 19 juin dernier aux parties prenantes.
«Le Cameroun est d’une hospitalité extraordinaire dans des régions qui sont déjà pauvres. Et pour structurer son appui aux réfugiés, le Cameroun a adopté la Lettre de politique de développement à l’égard des réfugiés. C’est en reconnaissance de cette lettre que la Banque mondiale a décidé de financer un paquet [d’actions d’une valeur] de 130 millions de dollars [environ 72,4 milliards de francs CFA», affirme à l’occasion la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun.
Selon Elisabeth Huybens, cette intervention se fera à travers quatre projets, tous destinés à l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et des pollutions d’accueil. Il s’agit du programme national de développement participatif, des projets filets sociaux, renforcement de la performance du système de santé et appui à la réforme de l’éducation. L’autre motif de satisfaction de la Banque mondiale, est le fait que l’approche camerounaise de soutien aux réfugiés est «pluridisciplinaire répond aux besoins complexes des réfugiés et de leurs communautés d’accueil en proposant des solutions intégrées et multisectorielles».
Avec cet appui financier, le Cameroun devient le premier pays à profiter du nouveau sous-guichet régional de 2 milliards de dollars créé par l’IDA pour aider les pays à faible revenu et confrontés aux flux massifs de réfugiés. Pour le ministre de l’économie, c’est un « hommage vibrant que la Banque mondiale vient de faire au Cameroun et à son président de la République», «un témoigne éloquent à la tradition camerounaise d’hospitalité et de générosité en faveur des populations qui se trouvent dans une situation difficile».
