Interview exclusive de Robert Messi Messi suite à la sortie de Jeune Afrique sur Chantal Biya

Dieudonné Essomba

En fin de semaine dernière, le journal Jeune Afrique (JA) a publié en sa Une principale la première Dame du Cameroun, Chantal Biya, qu’il présente comme celle qui dirige désormais le pays, auprès de son époux Paul Biya, 86 ans.

Peut-on confirmer que Paul Biya tient encore le pouvoir au Cameroun?

Au Cameroun, le titre de Première Dame est celui que l’on reconnait à l’épouse du président de la République, Chef de l’Etat que ce dernier s’appelle comme aujourd’hui Paul Biya ou qu’il soit demain quelqu’un d’autre. S’il est vrai que Chantal Biya l’épouse actuelle du Chef de l’Etat exerce bien, comme toute épouse auprès de son mari un rôle d’influence qui ne devrait être ni surestimé ni sous estimé mais pris à juste mesure, il est en revanche faux de laisser croire comme le fait Jeune Afrique que le Cameroun serait subitement passé sans qu’il y ait eu un changement de constitution et hiérarchie au sommet de l’Etat au Cameroun dans laquelle Paul Biya partagerait le Pouvoir Suprême avec son épouse Chantal Biya. Non, Paul Biya exerce bel et bien tout seul à l’heure actuelle et ce jusqu’en 2025 la plénitude de ses pouvoirs constitutionnels et la légitimité qui en découle.

Pourquoi le journal Jeune Afrique présente Chantal Biya comme celle qui dirige le Cameroun et pourquoi une telle attaque du journal vis-à-vis de la première dame du Cameroun Chantal Biya ?

Il faut d’abord comprendre que les attaques de Jeune Afrique contre la Première Dame visent en réalité à punir Paul Biya de sa décision d’avoir fermé le robinet des public reportages qui était jadis presqu’exclusivement réservé à ce journal au Cameroun. Il me souvient qu’a l’époque, il suffisait que le rédacteur en Chef actuel de ce journal qui est reste le même depuis des décennies vint au Cameroun rencontrer les responsables du Cabinet Civil ,des principales entreprises publiques et des banques pour se voir octroyer la quasi exclusivité du marche publicitaire dans le pays. C’est une réalité indéniable qu’a eu cours dans le pays pendant de longues années. Pour se convaincre paradoxalement, il suffirait que le Président Paul Biya reverse sa politique pour voir aussitôt une nouvelle lune de miel s’instaurer dans nos relations avec cet hebdomadaire panafricain. C’est donc dire que sa stratégie actuelle obéit essentiellement à des intérêts purement mercantilistes.

Qui est derrière cette campagne, à la frontière de la diffamation, de la manipulation, et de la propagande et comment comprendre ce changement de position de Jeune Afrique vis-à-vis du Cameroun?

Une fois ceci dit les attaques ciblées contre Chantal Biya obéissent à la stratégie qui consiste à s’acharner sur l’épouse qu’on considère comme le maillon faible à plusieurs égards pour atteindre et faire plier le conjoint. Ici toutes les stratégies de diabolisation de la Première Dame vont être cyniquement utilisées. On l’accuse de bric à bras d’être responsable de l’échec de la CAN 2019 en même temps qu’on instrumentalise en son encontre toutes les frustrations nées du dernier remaniement ministériel. A cela s’ajoute enfin une campagne éhontée d’allégations mensongères visant à faire croire a une cohabitation au sommet de l’Etat entre le Président Paul Biya et son épouse.

Pensez vous que le journal panafricain Jeune Afrique se livre à des pratiques qui « bafouent les valeurs du journalisme.

Nous pensons en effet que ce journal panafricain en se livrant a haute échelle à un tel business bafoue les valeurs cardinales du journalisme qui devraient être fondées sur la recherche permanente de l’équilibre et entre la recherche permanente de l’information, l’intérêt des lecteurs et le souci de sa propre rentabilité sans chercher à privilégier l’un des facteurs au détriment de l’autre.

Peut-on reprocher tout le mal du monde à Chantal Biya de prétendre à diriger le Cameroun un jour?

La réponse ici est clairement que oui, Chantal Biya comme d’ailleurs toute autre citoyenne camerounaise peut légitimement nourrir l’ambition à terme de diriger notre pays. Lui denier une telle ambition relèverait du sexisme une attitude qui serait condamnable dans un pays qui se veut démocratique et qui aspire à l’égalité des sexes. Chantal Biya assure déjà la Présidence du Cerac depuis de longues années ainsi que sur le plan international les destinées des Synergies Africaines contre le SIDA. Nous pensons et les camerounais dans leur immense majorité avec nous que l’action humanitaire de cette Dame de Cœur gagnerait à être amplifie par son élévation au titre symbolique de PRINCESSE DU PEUPLE pour s’occuper au delà des camerounais d’en haut des couches les plus démunies de la population.

 

Propos recueillis par Félix Swaboka/ Cameroun Agence Presse

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