Ousmane Magadji, analyste politique fait une lecture claire des conséquence d’une absence prolongée de Maurice Kamto dans l’espace politique camerounais à quelques jours de l’élection présidentielle. Pourtant, en s’éloignant des débats liés à l’élection présidentielle, il risque de perdre une partie de ses partisans en vue des prochaines échéances électorales. Beaucoup ont été découragés après le rejet de sa candidature ; certains ont même juré de ne plus faire de politique. Kamto perd ainsi des soutiens parce qu’il a lui-même abandonné son rôle central dans cette élection. S’il ne s’investit pas dans la présidentielle, sous prétexte de mieux se préparer pour l’avenir, nombre de ses partisans et cadres risquent de s’éloigner du MRC entre-temps. Les récupérer ensuite sera difficile. Kamto doit accepter que la présidentielle va se dérouler sans lui, mais reconnaître qu’il a encore le pouvoir de l’influencer. Il peut ainsi préserver son rôle essentiel dans le combat pour le changement qu’il mène depuis douze ans. Il n’est pas obligé de soutenir l’un des candidats en lice, mais il peut au moins encourager ses camarades à aller voter, sans donner de consignes précises. Cela permettrait de maintenir la présence du MRC et son influence, évitant ainsi l’affaiblissement du parti et la démobilisation de ses militants qui souhaitent participer à la présidentielle par leur vote et leur engagement, même si Kamto en est exclu. S’il reste en retrait, KAMTO risque de dilapider le capital politique acquis au fil des années. Quand on lutte pour le changement, il faut accepter que celui-ci puisse advenir sans sa propre participation directe à la présidentielle. On peut impulser une dynamique sans nécessairement être au cœur du combat. Maintenir son influence, pendant et après cette élection, est vital pour Kamto et pour la suite des événements. C’est une question de survie politique.
Le MRC, ses partisans et leur président Kamto, et je l’ai toujours affirmé, sont très cérébraux. C’est d’ailleurs l’une des raisons de leur échec et du rejet de la candidature de Kamto. En politique, il ne suffit pas d’être savant ; il faut parfois mettre son intellect de côté pour se laisser porter par les passions, l’ignorance, le cynisme et les fourberies propres au jeu politique. Kamto doit raviver la ferveur politique de ses partisans en étant actif durant cette présidentielle, afin de mieux préparer les échéances futures. S’il ne le fait pas, il risque de perdre son autorité, ainsi que la confiance de ses militants et cadres qui souhaitent continuer à contribuer au processus électoral et au changement, même sans lui. NB : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale de 237actu.com.
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