Le Secrétaire national chargé des droits de l’Homme et de la gouvernance au sein du MRC, Célestin Djamen, raconte comment il avait été enlevé de son lit d’hôpital, alors qu’il suivait des soins, après avoir reçu une balle à la cuisse lors de la « marche blanche » du 26 janvier 2019.
Dans un récit émouvant, l’ancien cadre du SDF décrit donc les faits inhumains qu’il a subis lors de son embarquement de Douala jusqu’à Yaoundé
Extrait, pris dans le quotidien Le Jour, parution du 05 avril 2019
Les voitures allaient très vite. Malgré mon état de santé précaire, j’ai été menotté comme tous les autres. Durant le trajet, j’ai fini par faire pipi sur moi après avoir en vain demandé un arrêt. Au niveau du péage de Boumnyebel, j’ai réitéré ma demande qui a été validé. Je suis sorti les mains menottées.
Lorsque j’ai réussi enfin à défaire mon pantalon, une partie des urines coulait déjà sur moi Arrivé à Yaoundé, il conduit d’abord au Groupement Spécial d’Opération (GSO) avant d’être transféré au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) quelques jours plus tard Nous étions massés dans la cour arrière du SED. C’était l’heure de la manœuvre pour les gendarmes.
Ils ont promis de nous mener la vie dure, de nous faire passer l’envie de faire d’autres marches, de nous faire regretter d’être venu au SED. Pour commencer, tout le monde a reçu l’ordre de s’asseoir par terre. En plus des insultes parfois tribalistes, les coups de rangers étaient distribués à la volée. Puis il a fallu se déshabiller.
Mon cas a été particulier. Bien que boitant, j’ai été plaqué contre le mur par un gendarme qui m’a demandé d’enlever mes vêtements.
Il ne me restait plus que le short lorsqu’il m’a intimé l’ordre de l’enlever aussi. Stupéfait, j’ai hésité. Alors, il a sorti un couteau et a violemment coupé la corde de mon short qui est tombé à mes pieds. Humiliation suprême car, je n’ai rien en dessous. Il m’a fallu du temps pour remonter mon short et le tenir d’une main