Cameroun-Opinion « Je ne suis pas sûr que l’Enam forment les meilleurs »,Hervé Nkom

Hervé Emmanuel Nkom

L’homme politique propose une réforme de l’ENAM qui devra se traduire par un éparpillement des filières de formation dans le pays.

Cameroun-Info

Quand il parle de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), Hervé Emmanuel Nkom n’est pas tendre avec l’institution. L’homme politique, membre titulaire du comité central du RDPC, en a commenté la dernière actualité lundi matin sur ABK Radio. «Au minimum il faut réformer l’ENAM à défaut de faire autre chose. L’ENAM est un projet pour donner à l’administration des cadres qu’il lui fallait pour reprendre la direction des affaires qui étaient avant entre les mains de la puissance coloniale, mais aujourd’hui je pense qu’on est en train de dévoyer ce centre de formation».

Le banquier de formation met en doute la qualité des enseignements qui y sont dispensés. Il pense que l’ENAM fonctionne mal. «D’abord, je ne suis pas sûr qu’ils forment les meilleurs et je ne suis pas sûr que dans son organisation, ce soit un objectif qui n’ait pas une contre-productivité en termes de conséquences. Je vous donne un exemple. Pour avoir été dans une école d’administration en France, on ne forme pas au même endroit des gens qui peuvent se retrouver dans une position de conflit d’intérêt. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas, dans la même année, au même endroit former les inspecteurs des impôts, les inspecteurs des douanes, les inspecteurs de l’administration du travail et les magistrats. Si vous vous trouvez dans une ville comme Douala, cela peut être le cas et cela a parfois été le cas, le procureur de la même promotion que le préfet ou le sous-préfet, qui est de la même promotion que le trésorier payeur général, le receveur municipal de la ville ou de telle commune d’arrondissement. Vous voyez que ce genre de relation, même entre gens comme vous et moi qui avons eu la morale finissent par déboucher sur des conflits, des confusions ou des complicités», illustre-t-il en citant les exemples de quelques grande écoles françaises disséminées à travers l’Hexagone.

«En France, les inspecteurs des impôts sont formés à Clermont-Ferrand, c’est le cas du professeur Alaka Alaka. Quand il lui a fallu parfaire sa formation, il est allé à Clermont –Ferrand. L’ENA n’est même plus à Paris, elle a quitté la rue universitaire et est maintenant à Strasbourg. Les inspecteurs des douanes sont formés à Neuilly, les commissaires de police à Lyon, les officiers de gendarmerie sont formés à Melun. L’école militaire de Saint-Cyr se trouve en Bretagne. On ne forme pas les cadres au même endroit afin d’éviter de créer des syndicats de malfaiteurs et autres».

Hervé Nkom souhaite voir plus de transparence dans gestion de l’ENAM. Il souhaite voir l’administration aérée à travers le recrutement direct de produits des facultés. «Réduire toute la gestion de la vie publique à l’ENAM c’est créer des fabriques de gens dont on ne peut pas avoir la garantie de la réussite, de la productivité et du contrôle. Et ça se termine comme ça se voit là maintenant. Les gens qui, dit-on, paient pour entrer amortissent leur investissement au bout de quelques temps. Donc ils se paient sur la bête», déplore l’ancien président général du club de football Dynamo de Douala. Il «rêve d’avoir un gouverneur qui n’est pas passé par l’ENAM» et souhaite que de bons salaires soient versés à ceux qui en sortent afin que certains d’entre eux ne recourent plus à la corruption pour arrondir leurs fins de mois.  

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