Je m’appelle… Enfin, peu importe mon nom. Ce qui compte, c’est mon histoire. Une histoire comme celle de tant d’autres, mais que personne ne raconte.
Je suis né avec un handicap. Les médecins ont dit que je ne marcherai jamais. Ma famille a prié, espéré, et un jour, à cinq ans, j’ai fait mon premier pas. Un miracle, disait-on. Mais la vie, elle, n’avait rien de miraculeux.
A six ans, je suis entré à l’école. Les autres enfants couraient, jouaient. Moi, je devais apprendre à vivre dans un monde qui ne m’attendait pas. Les regards pesaient plus lourd que mon cartable. Pourtant, je tenais bon.
Les années ont passé, et avec elles, les épreuves. En classe, j’écrivais lentement, trop lentement. Les examens arrivaient, et je ne finissais jamais à temps. J’ai supplié les professeurs, frappé aux portes des autorités. Rien n’a changé. Quatre fois, j’ai tenté le probatoire. Quatre fois, j’ai échoué. Pas parce que je ne savais pas, mais parce que personne ne m’avait donné ma chance.
Un jour, j’ai compris que si le monde ne s’adaptait pas à moi, c’était à moi de changer le monde. En novembre 2019, j’ai créé l’association AHEC. Son but ? Redonner le sourire et l’espoir à ceux qui, comme moi, doivent se battre chaque jour pour une place dans cette société.
Aujourd’hui, je me bats pour que plus aucun enfant handicapé ne se sente invisible. Pour que les familles qui vivent cette réalité sachent qu’elles ne sont pas seules. Parce que derrière chaque handicap, il y a une voix qui mérite d’être entendue.
Cette histoire est celle d’un(e) autiste, mais pourrait être la votre! Ensemble, nous pouvons faire en sorte que le premier pas ne soit plus un miracle, mais un droit.
En ce mois dédié à la sensibilisation à l’autisme, nous célébrons les efforts de ceux qui œuvrent chaque jour pour une société plus inclusive au Cameroun.