Le ministre de la Justice interpelle les procureurs après le verdict controversé dans l’affaire du féminicide de Diane Yangwo.
Le 1er avril 2025, le tribunal de grande instance de Bonanjo a rendu un verdict qui a provoqué une onde de choc au sein de la société camerounaise. Bekobe Éric, époux de la défunte enseignante Diane Yangwo, a été condamné à une peine surprenante de seulement cinq ans d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’une amende de 52 000 francs CFA, après avoir reconnu avoir infligé des violences mortelles à sa femme. Ce verdict, jugé indécent par de nombreux citoyens et défenseurs des droits des femmes, a engendré un tollé justifié compte tenu de la gravité des faits avérés.
Pour rappel, Diane Yangwo avait tragiquement perdu la vie le 18 novembre 2023 à la suite de violences physiques exercées par son mari. Ce dernier avait plaidé coupable le 4 mars dernier, reconnaissant avoir causé la mort de sa compagne, devant des témoins. Les résultats de l’autopsie ont confirmé qu’elle était décédée des suites de « violences physiques compliquées d’hémorragie interne abdominale ». Malgré ces éléments probants, la peine infligée à Bekobe Éric a choqué l’opinion publique.
En réponse à cette indignation croissante, le ministre delegué auprès du ministre de la Justice a décidé d’intervenir. Dans la circulaire n° 002936, Jean De Dieu Momo interpelle les procureurs des tribunaux et des cours d’appel. Le membre du gouvernement déclare avoir reçu de multiples retours concernant certaines décisions pénales jugées inappropriées. Le ministre dénonce des « peines d’une légèreté blâmable » pour des faits d’une gravité notoire, et exige des chefs des tribunaux qu’ils recommandent à leurs collaborateurs d’appliquer des mesures strictes pour assurer des jugements justes et équitables.
L’on espère maintenant que des décisions équitables seront rendues et que la protection des droits des femmes sera renforcée au Cameroun, dans un contexte où les violences de genre demeurent un sujet de préoccupation majeur.