L’agrégé de philosophie ne comprend pas comment Maurice Kamto peut être séquestré dans une ville où il possède une masse critique importante.
Voici plus d’un mois que les forces de l’ordre sont déployées autour de la résidence de Maurice Kamto au quartier Santa Barbara à Yaoundé. Son parti, le MRC, avait lancé un appel à manifester contre le régime de Paul Biya le mardi 22 septembre.
Le gouvernement quant à lui, avait plusieurs jours avant, déployé un impressionnant dispositif de sécurité, et promis de réprimer ce qu’il qualifiait d’ « insurrection » en vertu d’une loi antiterroriste. Quelques 600 personnes avaient été mis aux arrêts.
Plus d’un mois après, autour de la résidence de Maurice Kamto, des dizaines de policiers et gendarmes continuent de filtrer les passages jours et nuits. Pour pouvoir entrer, une demande doit être adressée aux autorités. Et jusqu’à présent, M. Kamto affirme n’avoir toujours pas reçu de notification officielle de la justice pour expliquer la situation.
Voila donc une situation que le Pr Franflin Nyamssi trouve très étonnante. Sur les réseaux sociaux, l’universitaire camerounais basé en France, dit ne pas comprendre comment Maurice Kamto peut être séquestré dans une ville où il compte des partisans par milliers. Il aurait souhaité voir les pro-Kamto se lever comme un seul homme pour réclamer la libération de leur leader, mais curieusement ils sont tous resté comme des carpes. « Quand je regarde les images de la résidence du président Kamto encerclée dans Yaoundé où il a plus de 100 000 partisans, j’ai honte d’être Camerounais», regrette le Pr Nyamssi dans une sortie sur les réseaux sociaux.
« Certains sont dans leurs bureaux, à Yaoundé pendant que Maurice Kamto est encerclé pour nous ! Certains vivent leur vie tranquillement à travers le Cameroun. Beaucoup se taisent ô Cameroun alors que Maurice Kamto est encerclé pour nous. Beaucoup rigolent au Cameroun et dans la diaspora alors que l’homme qui est encerclé à Yaoundé c’est toi, c’est moi, c’est nous tous, Camerounais et Camerounaises. Il y en a qui continuent leur vie, vivent leurs nominations, gèrent leurs familles. Ils s’occupent pour ainsi dire de leurs business», ajoute le Professeur agrégé à l’Académie de Rouen, Docteur en philosophie de l’Université de Lille 3.
Rappelons que Olivier Bibou Nissack, Alain Fogue Tedom et 7 autres militants du MRC, ont été conduits dans la soirée du mercredi 3 novembre à la prison de Kondengui. Ils sont accusés de «tentative de révolution, rébellion, attroupement aggravé et défaut de Carte nationale d’identité»