Le “Lemoü” se veut également un levier puissant de promotion du développement intégral et durable du groupement, à travers l’offre d’un cadre formel de réflexion et de concertation.
Huit jours durant, du 2 au 9 décembre 2017, le groupement Bafou a célébré la troisième édition de son festival culturel “Lemoü 2017”. Dans son appel du 1er juin 2017, SM Fo’o Ndong Victor Kana III, chef supérieur du groupement, a défini l’esprit dans lequel le festival est organisé : « Notre “Lemoü” n’est pas et ne saurait être la fête d’un clan, d’un groupe ou d’une catégorie sociale donnée. C’est la fête de tout notre groupement, de tous ces fils d’origine, par adoption ou par alliance. Aucun d’entre nous ne doit en être exclu ou se sentir exclu… » Pour cette raison, le thème retenu a eu pour intitulé : “Ensemble, dans la concorde, pour le développement intégral et durable du groupement Bafou.” Ce thème est situé dans la continuité et l’approfondissement de celui de 2013. A ce titre, le festival a eu pour objectif de célébrer, comme l’a dit le représentant du ministre des Arts et de la culture, « le patrimoine culturel et humain de la communauté Bafou, d’engager des réflexions qui s’appuient sur son passé pour penser son présent et construire son avenir… » Aux côtés de ces valeurs communes de fierté, d’amour et de solidarité, « le “Lemoü” se veut également un levier puissant de promotion du développement intégral et durable du groupement, à travers l’offre d’un cadre formel de réflexion et de concertation… » Pour sa part, Fo’o Miatsuet Jiotsa Jean Gallo, président du Comité technique d’organisation, a, dans son éditorial, souligné toute l’importance qu’ils ont accordée au choix de ce thème qui « vaut son pesant d’or, surtout en ce moment où, dans notre pays, la problématique du “Vivre ensemble” est devenue une préoccupation et une priorité majeure reconnues par tous, et notamment par la plus haute autorité de l’Etat… » Durant la semaine de fête, les activités ayant meublées le programme ont eu pour noms : parades traditionnelles, visites du musée de la case patrimoniale et de quelques lieux sacrés, expositions d’œuvres d’art, campagne de santé, foire économique et mini-comice agro-sylvo-pastoral.
L’édition 2017 a été marquée par la pose des bases d’un tourisme durable.
Pour mieux associer l’ensemble de la communauté et rendre le thème effectif, une innovation a été apportée à l’édition 2017. Suivant leur nature, une partie de la programmation a été délocalisée. C’est ainsi que les activités sportives, les conférences-débats et les danses patrimoniales ont été menées en plusieurs points du groupement. Le samedi 9 décembre passé, jour de clôture de l’édition présente du “Lemoü”, de multiples activités ont accompagné les discours de circonstance. Au nombre d’elles, une large variété de danses patrimoniales a été servie au parterre coloré d’invités distingués : Ngouh-Fo’o, Kezah, Azeung, Esii, Medzong, Akah, Koungang… Pour mener à bien son plan d’action, le Comité technique d’organisation s’est donné un budget global de cent cinquante cinq millions (155 000 000 Fcfa). Outre l’organisation opérationnelle du festival, cet argent a servi à la réalisation de projets socio-économiques à impacts durables. Au nombre de ceux-ci, il y a eu : la construction et l’équipement de la case patrimoniale en la chefferie supérieure ; le renforcement des capacités d’accueil et de guidage du musée de la case patrimoniale ; la finalisation et l’édition de la carte touristique de Bafou ; le réaménagement de deux tribunes modernes de cinq cents places chacune, ainsi que l’embellissement de l’esplanade de la chefferie ; l’édition de l’ensemble des publications, ainsi que la production des débats et conférences organisés dans le cadre du festival.