Le 18 avril dernier, l’ensemble des forces vives de l’arrondissement de Betarê Oya s’est donné rendez-vous à la place des fêtes pour un grand meeting de remerciement au chef de l’État pendant qu’une frange de la population s’interroge sur la plus-value de cette nomination.
Dimanche 18 avril, jour du seigneur pour les chrétiens à Betaré Oya. Jour choisi par les populations de pour célébrer un homme, Blaise Moussa , le fils du terroir , porté au poste de président du conseil d’administration de la Sonamines. Les militants et militantes du RDPC , les jeunes taximen moto et les populations sont sortis comme un seul homme pour manifester leur joie et leur gratitude au chef de l’État.
Une cérémonie riche en sons et en couleurs
Rappelons que cela fait 19 ans que l’arrondissement de Betaré Oya n’a plus goûté aux joies de la gouvernance étatique.
D’ABO KELA à Richard MESSÈ en passant par BABA Nicolas ou encore Philémon NDISSARA , toute l’élite est présente ou presque.
Le meeting proprement dit commence avec l’exécution du refrain de l’hymne national suivi de la lecture de déclaration de manifestation publique. Des discours tous en faveur du chef de l’État vont marquer la cérémonie. Unanimement, tous sont reconnaissants pour le choix porté sur ce digne fils de la région de L’Est.
Une grande marche populaire s’est ébranlée dans les artères de la ville.
Les petits plats ont été mis dans les grands pour cette rencontre de célébration. De BABA Nicolas à ABO KÉLA en passant par NDISSARA , la joie se lit sur tous les visages. ABO KELA ne tarit pas d’éloges à endroit du chef de l’État :<< pour la haute estime qu’il vient de placer à l’un de nos fils de l’arrondissement de Betaré Oya , en faisant de lui le tout premier PCA de la Sonamines , nous ne pouvions pas rester à la maison. Nous sommes sortis tous pour prouver notre reconnaissance au chef de l’État. Tous les militants et militantes, nous avons décidé aujourd’hui d’exprimer notre joie à l’endroit du chef de l’État.
Toujours est-il que dans la région de l’Est, cette nomination sonne comme une insulte pour cet arrondissement qui, par le passé a toujours eu des ministres et qui , depuis 19 ans n’a plus eu les faveurs du chef de l’État
Bernard BANGDA explique : < < nous analysons. J’ai toujours dit que nous méritons mieux. Le dire n’est pas pleurnicher, c’est revendiquer et c’est notre rôle. La société civile, les mouvements de revendications ne se satisfont pas jamais du peu. Nous n’allons pas toujours dire qu’il faut d’abord prendre avant de revendiquer. Le régime a réussi à nous faire passer ainsi. Et c’est triste. La poubelle universitaire qu’on envoie, on applaudit. L’histoire de l’Est est jonchée de ces mini satisfactions que Yaoundé exploite pour nous donner des bouts de pains. Quand bien même nous obtenons des strapontins stratégiques, nous ne sommes que des faire-valoir >>.
Laurice Serges ETEKI est plus tranchant encore : << quelle est notre stratégie pour conquérir les postes stratégiques dans ce pays ? Nous avons le ministère de la fonction publique pour nous endormir et nous faire comprendre que notre bonheur ne passe que par la fonction publique. D’où nos frères fonctionnaires et proches des ministres, DG et autres sont les plus honorés, pourtant nous avons aussi entre nos mains les mines et surtout l’industrie de ce pays. Que faisons-nous de ce ministère très stratégique ? Rien pratiquement. Voilà le poste de DG de la Sonamines qui vient de nous échapper >>
Dans la compréhension des futurs recrutements à la Sonamines , Laurice est encore plus amer << le PCA ne peut pas obliger le DG à recruter quelqu’un. D’ailleurs , tous sont nommés par le président de la république. Donc nous allons une fois de plus souffrir dans les postes dans cette société étatique. Ce sera comme avec Lom Pangar. Nos ressources enrichissent les autres et nous allons continuer à croupir dans la misère >>
Les comportements rétrogrades sont également cités comme une des raisons de cette perte du poste de directeur général de la Sonamines. Salihou , fils de Betaré Oya n’en démord pas :<< parlant de la mine , beaucoup de nos frères se sont enrichis sur la vente des sites aux chinois. Combien d’entre nous ont pensé créer une société minière ? Combien d’entre nous ont pris l’initiative de demander un permis de recherche ou d’exploitation ? Alors que tous les Minmidts sortent de L’Est. Nous sommes des poltrons. Acceptons cela. Dès qu’une personne veut commencer, on l’abat en plein vol. Tant que nous n’allons pas changer, nous lirons toujours l’heure >>
Certains ont tôt fait de voir comme administrateur directeur général de la société minière Blaise MOUSSA . C’était sans compter avec les lobbyings forts du pays. Peut-être que l’arrondissement de Betaré est en train de renaitre de ses cendres. Cet arrondissement qui a eu un ministre du temps de André Marie MBIDA ( NDIBO MBARSOLA ) celui-là même qui a construit l’immeuble en face de la.poste de Bertoua. Un arrondissement qui a eu deux ministres des mines ,Charles SALÉ et Badel.NDANGA NDINGA. C’est fort de tous ces constats que cette jubilation du poste de PCA à Betaré Oya laisse un goût amer à certains fils de l’Est. << voilà pourquoi la politique n’est pas une chose à faire. On trompe les autres et on se ment à soi-même. L’art de l’hypocrisie. Tu es fâché mais tu jubiles en public >> a ironisé Bernard Bangda.
Virement que Blaise MOUSSA soit un véritable espoir pour des lendemains qui chantent dans la vie des populations ‘de l’Est. Même s’il faut féliciter cette promotion , la région qui donne tout ( sol.et sous-sol ) pour le développement du pays mérite d’être placée à meilleure enseigne
Alain HALYNAS