Cameroun-Alternance au sommet de l’Etat : Paul Biya n’est pas Alassane Ouattara

Surprise totale : ce 5 mars 2020, Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire depuis mai 2011, a annoncé, presque au détour d’un discours prononcé devant près de 350 députés réunis en Congrès à Yamoussoukro, qu’il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, et ce « pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération » a-t-il immédiatement ajouté.

Coup de tonnerre aussi pour l’Afrique qui se cherche, depuis les décennies d’indépendance (soixante ans pour beaucoup d’Etats francophones cette année), un modèle pour la démocratie ! En effet, si les pays anglophones du continent se prêtent généralement à l’exercice de l’alternance politique ou du respect de leur Constitution qui fixe et limite la règle à deux mandats de cinq ans, il en va tout autrement pour les pays francophones d’Afrique.

Certains n’ont pas de limitation de mandats, d’autres tentent de modifier leur Constitution pour y ajouter un énième mandat. D’autres encore, comme Alpha Condé en Guinée, tentent à 80 ans de prolonger le bail présidentiel alors que leur peuple n’a qu’un désir, celui qu’ils laissent la place ! Et que dire d’un Paul Biya, au Cameroun qui en est à son huitième mandat, ou d’un Denis Sassou-Nguesso au pouvoir depuis 1979 (avec une seule interruption de 1992 à 1997)…

Plus récemment encore, la Guinée-Bissau s’est distinguée en ayant deux présidents, l’un légal et intérimaire, désigné par le Parlement en attendant les décisions de la Cour Suprême, l’autre, pressé, se faisant investir, dans un hôtel, en catimini…

Le Président Ouattara pouvait modifier la Constitution et briguer un nouveau mandat. Il a préféré la « sortie par le haut » en respectant les institutions, en préparant sa succession et en laissant un pays stable et prospère, plus que jamais « locomotive de la CEDEAO ».

Sage dans la lignée d’Houphouët-Boigny, il donne ainsi un signal fort au « cartel » des chefs d’État africains, parmi lesquels, certains n’ont toujours pas compris que leur pays n’était pas leur propriété mais celui de leur peuple ! Emmanuel Macron a salué en Alassane Ouattara un homme de parole et homme d’Etat, ajoutant : « ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple ». Biya, Sassou Nguesso et les autres apprécieront…

 

Opinion-internationale.com

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