Le corps sans vie de Pius Nkae, enseignant vacataire au lycée bilingue de Kribi a été retrouvé aux premières lueurs du jour samedi dernier sur le bitume à Ebea, localité située à 22 km à la sortie Nord de la ville de Kribi.
Tout porte à croire qu’il a été froidement assassiné. Le jeune homme plein de vie a été complètement défiguré. Les hématomes sur son corps en disent long sur la violence des sévices qui lui ont été infligés. «Il a même perdu un œil» d’après le témoignage de quelques proches qui ont couru à la morgue de l’hôpital de district de Kribi à l’arrivée du corps. À quelques encablures du péage d’Ebea, lieu où le drame s’est produit dans l’arrondissement de Lokoundje, d’épaisses tâches de sang sont encore visibles sur l’asphalte. Ce sont des passants qui auraient découvert l’horreur. Les autorités locales ont aussitôt été alertées. Une fouille rapide permettra de l’identifier. Le défunt détenait dans une poche de son pantalon jeans, son téléphone portable, quelques billets de banque et sa carte nationale d’identité. Dans les minutes qui vont suivre, l’on parviendra à rentrer en contact avec des proches de l’infortuné à travers son journal d’appels. Il est identifié comme Pius Nkae, enseignant vacataire au lycée bilingue de Kribi. Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’un tel drame se produise ?
Récit des faits
Tout part de la nuit de vendredi à samedi. Pius Nkae décide de se rendre à une veillée mortuaire au quartier Maka’awum dans l’arrondissement de Kribi 2e. Il s’y retrouve avec des amis. Sa présence n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. Chantre au sein de la chorale Saint Vincent, c’est en présence d’autres choristes qu’il va passer la soirée jusqu’au petit matin. Des témoignages indiquent qu’il serait parti de là « autour de 3 heures du matin.» Sous le regard de quelques inconditionnels, il quitte Maka’awum au petit matin. Le mystère demeure sur l’itinéraire qu’il a emprunté pour se retrouver quelques heures plus tard à Ebea, tout comme des interrogations fusent sur l’identité des dernières personnes qui lui ont tenues
compagnie.
Au sein la communauté éducative déjà, c’est la consternation. Maurice Noah, proviseur du lycée qui l’employait évoque « un massif pédagogique dont la vocation innée et acquise à la fois était exceptionnellement d’avant-garde.» Il poursuit que « le lycée bilingue de Kribi vient de perdre un chêne scientifico-académique.» La même émotion est perceptible au quartier Dombe où il vivait. Des voisins parle d’un «être jovial.» Dans son village Bwambe, sa maman est inconsolable. Tout le monde espère que l’enquête en cours permettra d’élucider les circonstances de la mort de cet enseignant de français âgé de 40 ans. Trois personnes ont déjà été interpellées et sont en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Fifinda qui diligente les recherches. De sources proches de l’enquête, il s’agit de trois choristes qui avaient été aperçus avec le défunt à la veille de son assassinat.
Le Messager